L’entreprise : la nouvelle école ?

Introduction

L’entreprise est-elle la nouvelle école ? Est-elle forcément décorrélée d’une formation théorique ? A-t-elle vocation a remplacer les écoles existantes ?

Ce sont les questions que sont amenés à se poser de nombreuses entreprises sur le marché actuel, à la vue du nombre de contrats en apprentissage qui ont explosé ces dernières années.

Le diplôme après 3,4,5 années d’études supérieures a toujours été une source rassurante pour les recruteurs mais également une preuve de fiabilité. Est-ce toujours le cas partout ? Sommes-nous passés à une validation via les expériences professionnelles, en entreprise ou via des projets personnels ? Comment s’adapter aux nouveaux critères de recrutement et d’exigences pour les collaborateurs ? Ce sont les questions que nous allons nous poser aujourd’hui.

I. Un diplôme pas si important finalement ?

Si l’entreprise est la meilleure formatrice, que peuvent apporter les écoles supérieures aux collaborateurs de demain ? C’est la question qu’on pourrait se poser et que beaucoup de personnes se posent à l’heure actuelle.

L’école a-t-elle un rôle aussi déterminant que l’entreprise dans l’apprentissage de ses apprenants ? La réponse est : oui et non.

Pour l’apprentissage théorique, l’école reste la meilleure école pour former ses apprenants. Néanmoins la plupart des entreprises commencent à ne plus reconnaître ces aspects là (recrutement sans CV demandé, compétences hard skills préférées aux soft skills …).

Pour l’apprentissage pratique, l’entreprise est bien sûr la plus à même pour former ses apprenants. Néanmoins, encore beaucoup d’entreprises basent leur recrutement sur le nombre d’années d’études après le BAC (c’est même un critère majeur sur la majorité des sites de recrutement).

Alors non il n’y a pas de bonnes réponses, chaque parcours est possible, chaque collaborateur peut aller vers la carrière qu’il souhaite à partir du chemin qu’il a choisi. Les expériences en entreprises seront évidemment toujours valorisées et valorisantes mais ne seront jamais aussi bien complétées que par l’apprentissage théorique de l’école.

L’entreprise est peut-être la nouvelle école par les adaptations en termes de formation avec lesquelles elle doit composer depuis ces dernières années mais elle n’a pas de vocation à remplacer l’apprentissage théorique et le recul apporté par l’école telle qu’on la connaît.

II. Une adaptation aux exigences professionnelles

Aujourd’hui, 80% du savoir à délivrer en 2030 n’est pas connu (ni par les apprenants, ni par les sachants). Les entreprises se retrouvent face à un sujet d’actualité : la transformation des métiers et les besoins de formations.

En effet, les nouvelles générations arrivant sur le marché du travail peuvent se retrouver, ayant un diplôme reconnu ou non, face à des nouvelles compétences à acquérir. Soit par choix d’évolution, soit par nécessité pour développer leurs compétences qui ne correspondent plus aux adaptations du marché. Les entreprises doivent donc composer pour répondre aux exigences professionnelles des collaborateurs en adaptant leur politique de formation aux changements du marché actuel. La montée en compétences est aujourd’hui le 2ème sujet de satisfaction après le salaire (KPMG).

De nouveaux métiers, de nouvelles pratiques, de nouveaux outils à prendre en main, tant de nouveautés qui, d’ici 2030 seront bel et bien ancrés dans notre quotidien. Pour les prendre en compte, les feedbacks de vos équipes seront essentiels. L’analyse de ces feedbacks est une mine d’or pour mettre en place une politique en adéquation avec vos collaborateurs et une culture d’écoute tournée vers leurs problématiques. C’est là que l’entreprise prend son rôle de nouvelle école, en s’adaptant aux retours de ses apprenants et en appliquant concrètement les demandes qui leur sont réclamées.

III. Les formations en entreprise : un game-changer sous exploité

Oui, l’entreprise est la nouvelle école. Sans pour autant remplacer l’institution, l’entreprise permet aux apprenants d’évoluer avec le temps et selon leurs propres besoins terrains. Les formations promues par les entreprises ont vocation à développer les soft et hard skills dont elles ont besoin en priorité.

Cependant, le suivi de la montée en compétences pendant et à l’issue de la formation n’est pas un automatisme dans toutes les entreprises.

Dès la formation passée, l’entreprise considère que la personne est formée et prête à mettre en œuvre ses acquis. Sauf que rien ne dit que les compétences ont été acquises. Mesurer l’impact sur les actions de formation est donc primordial pour assurer que l’entreprise a réussit à enrichir l’apprenant des compétences qu’il désirait.

Le manager a d’ailleurs un rôle clé dans ce processus de suivi puisqu’il permet d’accompagner, d’engager et de valider avec l’apprenant les compétences qu’il a assimilées pendant sa formation.

Conclusion

La montée en compétences est devenue un enjeu majeur, et les entreprises doivent être prêtes à investir dans la formation continue de leurs collaborateurs et aussi dans la mesure d’impact sur les compétences. Les nouvelles générations arrivant sur le marché du travail sont conscientes de l’importance de l’apprentissage tout au long de leur carrière, et elles recherchent des employeurs qui proposent cette perspective.

En conclusion, l’entreprise est indéniablement en train de devenir une nouvelle école, adaptée aux besoins du marché et aux exigences professionnelles. Les écoles traditionnelles continuent de jouer un rôle important en fournissant une base théorique solide, mais l’entreprise offre des opportunités uniques d’apprentissage pratique qu’il faut toutefois savoir organiser et mesurer. Pour réussir dans cet environnement en constante évolution, il est essentiel d’adopter une approche holistique de la formation, en combinant les forces de l’école et de l’entreprise pour développer des collaborateurs compétents, agiles et prêts à relever les défis de demain.